La diffusion de la fausse science

Un rapport secret a été transmis à Olivier Véran confirmant que les poils de nez longs sont une barrière contre la pénétration du corona-virus dans les voies aériennes. Il a immédiatement demandé la modification de l’article L-5121 du code de la santé publique pour étendre la couverture en cas de prescription des pinces à épiler aux patients en réanimation. Aussitôt, une étude chinoise a confirmé que l’usage de pinces à épiler en cuivre avait un impact significatif sur la couverture contre le virus.

Une seconde étude américaine, partant du même constat, conteste les résultats observés sur la base d’une analyse des méta-données des cabinets d’esthéticiens et d’esthéticiennes (eh, faudrait pas oublier) qui prouvent à 99,9% que la taille des poils du nez en Australie et en Afrique du Sud est d’une circonférence médiane en moyenne 9.10^6 plus épaisse que la taille d’un virus et qu’à ce titre: un poil ne saurait empêcher un virus. Il serait, selon cette étude, urgent de proposer des implants cosmétiques de fosses nasales destinés à épaissir les poils pour lutter contre l’envahissement folliculaire. Le laboratoire “protonosepeel” offre déjà un produit comparable: certes le traitement est onéreux, mais il est prometteur.

Toutefois, une équipe française de Martigues pilotée par des femmes et des hommes de terrain, mais aussi de terraine, a proposé un second modèle mathématique où la circonférence était pondérée par le degré d’enchevêtrement des poils rapportée à la profondeur et au diamètre des fosses nasales: il ressortirait de cette étude que le degré d’enchevêtrement est le facteur d’impact principal dans la lutte contre le virus et qu’à ce titre, il n’est besoin ni de cuivre, ni de pinces ni de prothèses mais qu’au contraire le traitement consisterait soit à laisser les poils pousser, soit à utiliser des bouchons de piscine: une méthode vieille comme le monde mais qui a le mérite de doubler l’efficacité des masques en papier crépon fournis par le gouvernement.

Aussitôt récusée, la méthode Martégale se diffuse sur les réseaux sociaux. Des hommes politiques, bouchon sur le nez et voix nasillarde, proclament leur soutien tandis que les Professeurs zélés se précipitent pour se faire implanter des poils fins. Dans le tiers-monde, où le traitement semble inaccessible, on voir fleurir des méthodes locales à base de cire de miel et de lavande utilisées en application locale.

Alors que la chose ne coûte rien, elle semble avoir un impact sur le degré de diffusion de la maladie dans ces zones. Les laboratoires restent perplexes.

Il en va de même de la recherche en littératures et en sciences humaines: des gens prennent la parole sanbs rien comprendre et imposent de coûteux traitements qui n’apportent rien, qui ruinent tout le monde et qui en somme ne font que répéter ce que tout le monde savait depuis 200 ans.

Xavier-Laurent Salvador