Les verbes d'orthocuidance

Plutôt que “bien-pensance” - expression galvaudée et sans fondement - je vous invite désormais à préférer le terme « orthopensée » qui partage le même préfixe que les mots « orthographe » ou « orthopédiste ». Celui-là présente l’avantage de souligner qu’il ne s’agit pas tant d’apprécier la rigueur d’une pensée que sa conformité à une règle, en l’occurrence morale. On pourra conjuguer : J’orthopens.e que… Tu orthopense.e.s… Ou bien amalgamer : « cesse de dysorthopenser » Ce à quoi on répondra: « je transorthopense, mince, quoi: respecte moi »

Laissez-moi vous présenter maintenant le verbe “orthopiner”, qui étymologiquement signifie: “opiner de manière conforme à la règle”, “avoir une juste opinion”. Il remplace avec élégance toutes les variantes de l’expression dacadente: “moi je pense que”. Dorénavant on ne dira donc plus “Moi je pense que Raoult c’est un fumiste” mais plutôt, de manière à afficher le conformisme de son opinion que gouvernent les meilleures intentions: “J’orthopine que Didier Raoult dysorthopense*”. Ou bien on ne dira plus: “C’est pas possible que l’écriture inclusive ne s’impose pas dans l’administrations” mais bien: “J’orthopin.e”. “L’orthopinion” permettra donc d’introduire les prémices d’une orthopensée constructive. On orthopinera autant que possible en commentaires des articles de BFM, si possible en groupe de manière à ce que l’orthopinion s’impose par la force tant que des dysorthopensifs continueront d’orthopiner à tort qu’ils pourraient orthopenser par eux-mêmes: ce qui serait paradoxal. On conjuguera le verbe sur le modèle de son proche cousin: “J’orthopin.e, tu orthopin.e.s…”; “que tu orthopinass.e.s, qu’il orthopînat.e” Ne me remerciez pas.